La vision est le sens le plus sollicité lors de la conduite, loin devant celui de l’audition. Au volant, le contrôle visuel est permanent pour anticiper ses actions. On considère que la vision fournit 90 % des informations nécessaires à la conduite. Or, on estime que deux conducteurs sur dix présenteraient un défaut visuel non ou mal corrigé. Cela correspond à 8 millions de conducteurs, dont 1 million aurait une acuité visuelle inférieure à 5/10ᵉ. Une proportion conséquente, surtout lorsqu’on la confronte aux 20 % des accidents de la route liés à un défaut visuel du conducteur. ISOForm, spécialiste de la formation continue de l’opticien, fait le point sur ce que dit la loi et sur le rôle de l’opticien diplômé en matière de prévention de la sécurité routière.

Acuité visuelle et conduite : que dit la loi ?

Le Code de la route stipule que le conducteur de véhicules de catégorie B doit disposer d’une acuité visuelle binoculaire minimale de 5/10ᵉ. En revanche, si l’un des deux yeux se situe en dessous de cette performance visuelle, l’autre doit obligatoirement l’atteindre.
Par ailleurs, les normes sont plus élevées pour les conducteurs de poids lourds : 1/10ᵉ minimum pour un œil et 8/10ᵉ pour l’autre.
Par conséquent, nombreux sont les conducteurs qui portent ou qui devraient porter une correction lorsqu’ils conduisent leur véhicule.

Pour les automobilistes qui ne remplissent pas les conditions d’acuité visuelle, le port d’un équipement visuel conditionne le passage et l’obtention du permis de conduire pour le candidat. Si la vue ne peut pas être corrigée de façon satisfaisante et que le médecin ophtalmologiste rend un avis médical défavorable (au sein d’une commission éventuellement), il sera interdit de prendre le volant. En cas d’accident, si les personnes décident de conduire de leur propre chef, elles sont considérées en infraction avec la loi et passibles de poursuites judiciaires.

À quelles fonctions de l’acuité visuelle fait appel la conduite ?

Lors de la conduite, les informations visuelles sont multiples et évoluent constamment. La sécurité des personnes dépend des compétences du conducteur, de ses réflexes et de ses capacités d’analyse de la situation.

Ces compétences de conduite dépendent de plusieurs fonctions de l’acuité visuelle :

  • La vision de loin : pour surveiller la circulation sous différents angles, porter son regard vers l’horizon et anticiper le comportement des autres automobilistes.
  • La vision intermédiaire pour reconnaître les panneaux de signalisation et de direction et anticiper ses actions.
  • La vision de près : pour lire les informations sur le tableau de bord et les aides à la conduite (GPS, et cartes en situation d’arrêt).
  • La vision périphérique : pour être capable de visualiser sur les côtés sans avoir à dévier le regard et pour être capable d’évaluer la nécessité d’un coup d’œil direct.
  • La vision binoculaire : pour estimer les distances et appréhender les reliefs et profondeurs.

Ainsi, les opticiens peuvent être amenés à effectuer des examens de la vue pour évaluer l’acuité visuelle des clients automobilistes en boutique. Pour parfaire leurs connaissances ou mettre à jour leurs compétences, ISOForm propose des formations en réfraction complexe aux opticiens diplômés.

Acuité visuelle et conduite : quels sont les effets de la vitesse ?

La performance visuelle diminue avec la vitesse. Plus on roule vite, plus le champ visuel se restreint à une vision centrale de plus en plus étroite. Cela a comme conséquence de masquer les piétons et les vélos et engins peu encombrants qui circulent sur les côtés de la route.

À titre d’exemple, à une vitesse de 40 km/h, la largeur du champ visuel exploitable est de 100 °, contre 45 ° pour une vitesse de 100 km/h et plus que 30 ° pour une allure à 130 km/h. On parle d’effet tunnel pour désigner ce phénomène.

Quels troubles de l’acuité visuelle peuvent gêner la conduite ?

Plusieurs troubles de la vue diminuent l’acuité visuelle et perturbent la conduite d’une auto :

  • Les troubles du champ visuel : selon le Code de la route, le champ visuel englobe tout ce qui est net et en couleur sans avoir besoin de tourner la tête. En cas d’acuité visuelle réduite, le champ de vision central ou périphérique, ou les deux, peuvent être défaillants. Pour rappel, le champ visuel binoculaire horizontal du conducteur ne doit pas être inférieur à 120 °.
  • Les troubles visuels associés au vieillissement : perte de champ visuel, sensibilité accrue à la lumière provoquant des éblouissements. Mais aussi avec l’âge surviennent certaines maladies comme la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), le glaucome ou la cataracte, qui diminuent considérablement l’acuité visuelle et interdisent par conséquent la conduite.
  • Les troubles amétropiques : myopie, astigmatisme, hypermétropie dont il faut surveiller l’évolution pour adapter la correction des lunettes ou des lentilles. Les personnes qui ont besoin de porter un dispositif visuel (lunettes ou lentilles) pour conduire possèdent un permis avec la mention « 01 » qui précise l’obligation de port d’une correction optique.
  • Les troubles de la vision nocturne et de la vision crépusculaire : en cas de handicap avéré, le permis de conduire comporte la mention restrictive « conduite de jour uniquement ».
  • Les déficiences visuelles liées aux couleurs et aux contrastes doivent également être évaluées, mais en théorie, il n’existe pas de contre-indication ni d’interdiction légale à la conduite pour les personnes atteintes de daltonisme par exemple.

C’est pourquoi il est nécessaire de pratiquer un dépistage visuel régulier. Et passés 45 ans et l’accroissement du risque de presbytie, un examen de la vision de près doit être systématiquement effectué.
Quel que soit le trouble visuel, l’opticien accompagne le client dans le choix et l’adaptation de son équipement optique, verres correcteurs ou lentilles de contact (voir nos formations contactologie ISOForm).

Quel est le rôle de l’opticien dans la prévention d’une acuité visuelle optimale à la conduite ?

Tout d’abord, l’opticien assure un rôle de conseil et de prévention routière auprès de ses clients. En cas de doute, il recommande une consultation chez l’ophtalmologue qui vérifiera l’état de santé oculaire (avec dépistage de pathologies du nerf optique, du cristallin et de la cornée) ainsi que la nécessité d’une correction optique. Muni de son ordonnance ou d’une prescription médicale de renouvellement que l’opticien peut adapter, le client se rend en boutique pour faire réaliser ses nouveaux verres correcteurs. L’opticien diplômé peut également prendre en charge l’adaptation de lentilles de toutes natures (lentilles de nuit, lentilles journalières ou mensuelles, lentilles sclérales, etc.).

Dans tous les cas, il discute avec les clients des dangers de conduire sans une acuité visuelle satisfaisante. Et il alerte sur la baisse de la vue selon des facteurs pertinents par rapport à l’âge des clients : aggravation d’une myopie chez les moins de 25 ans, augmentation de la presbytie après 45 ans. Il prend un soin particulier à conseiller les personnes porteuses de verres progressifs. En effet, il faut éduquer le regard à utiliser les différentes zones du verre en fonction des besoins : haut du verre pour la vision de loin, milieu pour la vision intermédiaire et le bas pour la vision de près. Ceci permet d’éviter les mouvements de tête et d’éventuelles sensations de vertige, surtout en phase d’adaptation aux verres progressifs. L’opticien pourra proposer des solutions alternatives en cas d’inconfort persistant grâce à la formation inadaptation aux verres progressifs ISOForm.

Par ailleurs, les opticiens prodiguent des conseils pour maximiser la sécurité routière des personnes en améliorant la visibilité au volant : pare-brise propre et dégagé, réglage des phares, temps de repos pour les yeux, lunettes de soleil adaptées à la vue pour lutter contre l’éblouissement, etc.

À l’écoute de ses clients, l’opticien est attentif à toute mention de gêne visuelle, fatigue oculaire, maux de tête, larmoiements, troubles de la vision, restriction du champ visuel, etc. lors de la conduite. Ce sont autant de symptômes qui doivent alerter et mener à une vérification médicale complète de la santé des yeux. Il arrive d’ailleurs fréquemment qu’une déficience visuelle se manifeste en situation de conduite, tout en passant inaperçue dans d’autres situations.

Si la prise en charge des personnes souffrant de troubles de basse vision vous intéresse vous pouvez consulter la page de nos formations basse vision.

 

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